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..:: Alpha Blondy : Biographie ::..

L'homme est médiatique : sa musique a véritablement secoué l'Afrique de l'Ouest dans les années 80 et il s'est imposé avec un reggae très imprégné de rythmes africains et dont les textes sautent de l'anglais au français en passant par l'hébreux, le baoulé, le dioula ... Aujourd'hui Alpha Blondy apparait comme la voix Africiane du Reggae et certains n'hésitent pas à le comparer à Bob Marley ...

Des débuts difficiles
Seydou Koné, est né le 1er janvier 1953 à Dimbrokro en Côte d'Ivoire. Il est élevé par sa grand-mère Chérie Coco, qui s'occupe de lui avec attention. Il est renvoyé du collège en 72 et part finir ses études à Monrovia au Libéria. Il y parle l'anglais qu'il a appris alors qu'il était au collège. Puis il part pour New York poursuivre des études d'anglais.
Il découvre alors le reggae lors d'un concert de Burning Spear en 77. Là, il commence à chanter dans divers groupes avec le projet certain d'enregistrer un disque. C'est presque chose faite quand il rencontre le producteur Clive Hunt. Mais malheureusement, ce dernier le laisse tomber à la dernière minute. Véritablement déprimé, Seydou rentre à Abidjan dans son pays natal.
Il vit à ce moment-là une période sombre de sa vie : enfermé dans un hôpital psychiatrique, il y passe deux ans durant lesquels il s'accroche à la musique et ses chansons.


Premiers succès
Devenu Alpha Blondy (déviation de "bandit"), il rencontre le producteur de télévision Fulgence Kassy. Celui-ci le fait passer dans son émission "Première chance".
A la suite de ça, il enregistre un premier disque "Jah Glory" (1983) avec un titre phare "Brigadier Sabari", chanté en dioula et inspiré par une vraie "opération coup-de-poing" de la police ivoirienne à laquelle le chanteur a assisté.
Le succès est instantané. Le reggae que l'on croyait jusque-là synonyme de musique jamaïcaine devient très naturellement un élément du paysage musical ivoirien et plus largement africain. Les mômes des bas quartiers d'Abidjan sont les premiers à s'enflammer pour celui qu'on va rapidement surnommer, le "Marley" ivoirien.
Un rien survolté, rebelle, chantant aussi bien en dioula, qu'en baoulé, français et anglais, Alpha Blondy augure une nouvelle génération d'artiste qui bouscule un peu les données établies.
Son aura et sa réputation atteint l'Europe. Il sort un 45 tours intitulé "Rasta poué" qui devient en quelques jours un véritable succès. Puis en 84, il s'établit pour un temps à Paris et signe avec la firme Pathé-Marconi (EMI). Le second album est enregistré dans la capitale française et mixé à Londres. La chanson et titre de l'album "Cocody Rock" est enregistré à Kingston avec les fameux Wailers.
Véritable bête de scène, Alpha Blondy tourne beaucoup et notamment en Afrique de l'Ouest où ses prestations dans de grandes salles, voire des stades sont autant de rassemblements de la jeunesse survoltée.
De retour dans son pays, Alpha Blondy sort en 85 un troisième opus intitulé "Apartheid is Nazism", hymne militant à la liberté et à la paix avec notamment "Jésus come back" découvrant ainsi le caractère quasi mystique du chanteur.


Une Voix qui résonne
Fin 86 sort "Jérusalem", album enregistré dans les célèbres studios Tuff Gong en Jamaïque en compagnie des Wailers. A sa manière Alpha Blondy prône un certain ocuménisme, mettant en avant cette fois-ci la Tora, après le Coran et la Bible. Lors d'un passage au Maroc en juillet 86, il chante face à un public arabe les paroles en hébreu de "Jérusalem". Ce qui pourrait paraître comme étant de la provocation, n'est en fait qu'un désir incroyable de rassembler et de réconcilier les hommes entre eux.
Accompagné de son groupe "Solar System", Alpha Blondy entame une tournée française qui démarre les 6 et 7 mars 87 au Zénith à Paris avant de partir pour les Antilles. Une tournée plus large prévue en Europe est finalement annulée. La radio privée NRJ qui sponsorise la tournée blâme le chanteur pour son manque de "professionnalisme". Il n'est pas rare à cette époque de le voir commencer un concert avec deux heures de retard !
Star dans tout l'ouest Africain, le reggaeman a atteint les sommets de la gloire. L'album "Révolution" qui sort en 87 permet à Alpha Blondy de changer légèrement de ton. Enregistré à Paris, l'album propose des morceaux comme "Sweet Fanta Diallo" où violons et violoncelle viennent soutenir la base reggae, ou bien "Miri" duo-slow avec la grande dame de la chanson ivoirienne, Aïcha Koné. Mais la principale curiosité de ce disque n'est autre que "Jah Houphouët parle" ou quelques 10'37 de discours du président ivoirien de l'époque, sur un vague fond reggae. Cet hommage à l'homme d'Etat, qui remplit les deux tiers de la première face du 33 tours peut nous apparaître comme une bizarrerie. Mais Alpha Blondy l'assume très bien et se défend des critiques avec véhémence.
Après l'annulation des concerts à Paris au Zénith en 88 et une tournée triomphale de deux mois aux Etats-Unis, le rastaman domicilié à Paris, rentre à Abidjan en 89, ce qui constitue un véritable événement pour les Ivoiriens. Dans ses bagages, il ramène un nouvel album "The Prophets" dont il compte assurer la promotion depuis la Côte d'Ivoire. En effet, Alpha Blondy considère que paradoxalement Pathé Marconi, sa maison de disques néglige un peu la marché africain. Pour cet album, il est à la fois, compositeur, parolier, interprète et producteur. De plus, il s'occupe dorénavant de son management.
A partir de la fin de l'année 89, il se produit toujours avec le Solar System, dans toute l'Afrique de l'Ouest. Un disque intitulé "SOS guerre tribale" est enregistré dans un studio 8 pistes à Abidjan et sort de façon confidentielle.


Un mythe grandissant, un personnage affaiblit
Il renoue avec la scène parisienne en décembre 91 pour une série de trois concerts à l'Elysée-Montmartre. Le retour de l'enfant terrible du reggae africain se fait quasiment en même temps que la sortie de son nouvel album "Masada". Le simple "Rendez-vous" fait un carton, la carrière du "rastafoulosophe" (comme il le dit lui-même) redémarre et l'album devient rapidement Disque d'or. En octobre 92, il passe au Zénith à Paris, au terme d'une tournée européenne fatigante.
Au début de l'année 93, Alpha Blondy fait une tentative de suicide après une crise de démence. Les derniers mois passés en tournée semblent avoir éprouvé ses nerfs fragiles.
Remis de ses émotions, Alpha Blondy revient en 93 avec un nouvel album "Dieu". Entouré d'excellents musiciens, le rasta ivoirien, plus mystique que jamais, distille un reggae rock plus rapide que précédemment, abordant des sujets polémistes comme dans "Abortion is a crime" ou personnels comme dans "Heal me" (Qui peut me soigner ?).
Après plusieurs ennuis de santé qui l'ont mené à faire des séjours en hôpital psychiatrique, Alpha Blondy revient sur scène le 10 décembre 94 à Abidjan lors d'un festival organisé pour célébrer le premier anniversaire de la mort du président Houphouët Boigny. Quelques jours plus tard, le 29 décembre, il fait un retour remarqué au Zénith à Paris.
Après la sortie d'un "Best of" en 96, Alpha Blondy revient en juin avec "Grand Bassam-Zion Rock" dont les titres sont chantés en six langues : arabe, malinké, français, anglais, wolof et ashanti. Rien de très nouveau dans cet opus reggae mâtiné de rock et de funk, si ce n'est une reprise de "Natural Mystic" du grand maître Marley.


Défendre des causes "justes ?"

Deux ans plus tard, ayant quitté sa maison de disques EMI, le rastaman met sur le marché ivoirien une nouvelle cassette intitulée "Ytzah Rabin" du nom (écorché) du Premier Ministre israélien assassiné. Les titres plus virulents que jamais, de "Armée française" à "Guerre civile" donnent un aperçu du renouveau contestataire de l'artiste, ce qui ne plaît pas forcément à tout le monde et en particulier à la nouvelle classe politique ivoirienne. En septembre, l'album sort en CD sur le label Une Musique (appartenant à la chaîne de télé française TF1). Le simple qui en est extrait s'intitule "New Dawn".
Dans la foulée de cet album, Alpha Blondy retrouve son public parisien pour un concert unique au Zénith le 13 mars 99.
Un côté imprévisible constitue le trait de caractère essentiel de la personnalité d'Alpha Blondy. Il est en effet relativement difficile d'établir un portrait juste de l'artiste. Marié de nombreuses fois, père de six enfants (quatre filles et deux garçons) sa vie privée est digne des sagas des magazines "people".
Beaucoup critiqué pour son attachement excessif au Président Houphouët Boigny, encensé pour avoir permis à la musique africaine de se trouver une place honorable dans les rayons des disquaires, les sentiments sont partagés envers Alpha Blondy. Il met cependant parfois son talent au profit de causes politiques telle que la liberté de la presse en Afrique. Fin novembre, on trouve ainsi son nom allié à une chanson, "Journalistes en danger", enregistrée au profit des journalistes africains emprisonnés et composée pour l'association française "Reporters sans frontières".


Un « vieux » Lion toujours à sa place

En fait, ce titre fait partie d'un album "Elohim" qui paraît fin 99 en Afrique et en février 2000 en France. Enregistrés à Abidjan et à Paris, les autres titres de cet album rendent compte de la colère du chanteur face aux abus des politiques, face à la corruption et à la misère, "Les voleurs de la république", "Dictature" ou "La queue du diable". Alpha Blondy intervient beaucoup dans les débats qui concernent la vie de son pays.
Il entame au printemps une longue tournée qui le mène en Egypte, au Burkina Faso et au Cameroun avant la France. L'événement est sa présence au Palais Omnisports de Bercy le 18 octobre 2000 devant 10.000 personnes venues fêter l'événement.
Il faut attendre deux ans pour que sorte, en mars 2002, "Merci", qui vient marquer les vingt ans de carrière du reggaeman: "Merci à Dieu et aux personnes qui de près ou de loin ont contribué à construire ma carrière (.) Merci aux ennemis ! parce que leurs critiques ou leurs contre-vérités nous permettent de nous parfaire" déclare t'il à la présentation à Abidjan de ce 16ème album (AFP 12/03/02). Toujours enclin à critiquer le pouvoir politique, Alpha Blondy rappelle son engagement politique avec "Politruc" et "Feu". Il s'insurge aussi contre le fléau que constituent les mines anti-personnelles dans "Who are you ?" chantée avec Ophélie Winter. Sur "Wari", on peut aussi entendre le Saïan Supa Crew.
Alpha entame une tournée française en mai 2002 qui passe le 15 mai à l'Olympia. Il s'envole fin août pour les Etats-Unis et l' Amérique latine où il représente l'une des dernières grandes figures du reggae mondial. En cette année qui célèbre ses 20 ans de carrière, il entreprend en novembre une tournée des grands stades du continent africain, mais les évènements politiques se déroulant en Côte d'Ivoire perturbent la bonne organisation des concerts. Un certain nombre sont annulés, notamment celui devant se dérouler à Ouagadougou au Burkina Faso, suite à une interdiction du Ministre de l'intérieur.
Le 23 février 2003, il est nominé lors de la cérémonie des Grammy Awards, qui se déroule à New York, dans la catégorie du meilleur album reggae, mais se voit souffler cette distinction par Lee Scratch Perry.

Alpha Blondy représente une des plus grandes figures de la musique ouest-africaine depuis vingt ans. Son succès commercial est pourtant aléatoire alors que son image médiatique reste très forte aussi bien en Afrique qu'en Europe et particulièrement en France.


 
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